la machine dans le jardin

Le festival des imaginaires techniques 18, 19, 20 août 2023 à Mellionnec (22)
la machine dans le jardin

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Le festival des imaginaires techniques 18, 19, 20 août 2023 à Mellionnec (22)

La machine dans le jardin

Présentation

Au croisement des sciences humaines et sociales, de la philosophie politique, de la science-
fiction, des arts, des techniques et du bricolage, l’association Prospect Station propose un
festival annuel autour des utopies techniques comme moyen de décloisonner les imaginaires
et de déborder les frontières du réel afin de répondre aux problématiques écologiques,
sociales, politiques, techniques, fictionnelles de notre temps. Le festival interroge dans une
perspective critique et féministe d’écologie populaire les imaginaires techniques et ses
pratiques associées. Situé en centre-Bretagne, sur la commune de Mellionnec, le festival
invite des chercheur·e·s, des artistes, des artisans, des technicien·ne·s et des militant·e·s à
venir présenter leurs travaux et à partager leur savoir-faire dans le cadre d’ateliers, de débats,
de conférences ou de séminaires.
L’objectif du festival est de croiser des pratiques techniques et connaissances plus théoriques,
savoir et faire. Faire, c’est-à-dire retrouver la connaissance pratique de certains objets
techniques, savoir être bricoleur·se·s et réparateur·ice·s pour sortir du cycle de
l’obsolescence, faire l’expérience d’un quotidien réinventé par mille et une tactiques et ruses,
du détournement d’objet, en passant par la réappropriation de savoir-faire et la réparation, ces
contournements buissonniers de la raison technicienne (sans condamner tout le mouvement
industriel et ses innovations). Savoir, c’est-à-dire mettre en perspective, questionner et
débattre autour des interventions de chercheur·se·s, mais aussi d’auteur·e·s de science-fiction
et de professionnel·le·s et technicien·ne·s de la maintenance sur le sens, l’éthique des objets
techniques, leur construction, leur transformation et leur imaginaire.
Coordination scientifique : Association Prospect Station : Fanny Lopez (Ensa Paris-
Malaquais, co-dir. LIAT), Alice Carabédian (philosophe), Robin Kerguillec et Élise Feltgen
(libraires à Mellionnec). En partenariat avec la Librairie Le Temps qu’il fait de Mellionnec, en
partenariat avec l’association TyFilms. Financé par le laboratoire
LIAT de l’Ensa Paris Malaquais et le laboratoire OCS de l’Ensa Paris-Est et l’Université
Gustave Eiffel. Avec le soutien de la CCKB.

Pourquoi un festival sur la technique et qu’entendons nous par « imaginaires techniques » ?

La technique est un ensemble complexe et divers : ce sont des outils, des objets, des systèmes productifs ou extractifs, des matériaux, des savoir-faire, des filières professionnelles, des usages, des gestes… Cette grande variété peut nous faire perdre de vue l’importance de la question technique en elle-même si nous ne faisons pas un effort pour mieux la comprendre et saisir les enjeux politiques et sociaux qu’elle soulève.

D’abord, toute technique est ambivalente, et n’est jamais seulement un moyen en vue d’une fin. Qu’il s’agisse d’une brosse à dent ou d’un tracteur, l’usage d’un objet technique façonne un certain rapport au monde : il nous permet (par exemple, de retourner de la terre), et nous contraint (à utiliser de l’essence ou à engager notre corps selon la machine ou l’outil choisi). Ainsi nous sommes transformé·es par les techniques que nous employons, de façon plus ou moins heureuse. Il faut ajouter qu’à l’heure des guerres et des catastrophes climatiques, force est de constater que nous ne maîtrisons pas entièrement les effets des techniques sur le monde que nous habitons.

Puisque les objets techniques transforment notre planète et nous transforment, ils sont aussi des objets culturels. Qu’il s’agisse de systèmes en réseau (routier, ferroviaire, électrique, télécom, numérique) ou d’objets d’apparence plus solitaire (centrale nucléaire, panneau solaire, éolienne, ampoule, marteau, tracteur…), les systèmes techniques sont inséparables des imaginaires qui les soutiennent (technophile, productiviste, sobre, décroissant, anti-tech, etc.).

Si certains persistent à décrire les systèmes techniques comme des instruments au service de la maîtrise de « l’Homme » sur son environnement c’est que cet imaginaire toxique domine encore largement aujourd’hui. Ses ravages (impérialistes, productivistes, extractivistes) le signalent trop bien. Fort heureusement, la technique n’est pas un ensemble d’outils neutres, réservoir de services « universels » pour des besoins « naturels ». Au contraire, à chaque fois qu’il y a un usage technique, il y a une spécificité éthique, sociale, politique et un imaginaire associé à celui-ci.

C’est pourquoi nous avons toutes et tous affaire avec la question technique et ses récits, et des problématiques urgentes requièrent notre attention :

Comment sortir la technique de sa seule relation à la prétendue histoire du progrès et de la quête d’une rentabilité productive sans tomber dans la technophobie ? Comment se réapproprier les cultures techniques et mettre en lumière les imaginaires plus heureux et émancipateurs qui, d’hier à aujourd’hui, dessinent des mondes différents ?

La Machine dans le jardin a l’ambition d’explorer ces questions :

Nous héritons et nous dépendons d’ensembles technologiques et infrastructurels que nous devons transformer car nous ne pouvons ni revenir en arrière, ni les ignorer. Nous pensons que la critique des conditions matérielles de notre environnement et de ses pollutions irréversibles nécessite de se rapprocher du « monstre moderne » pour se saisir de l’ampleur de la catastrophe. Et mieux la contrer.

Bifurquer, rediriger, réparer, fermer ou transformer, c’est revenir sur les choix technologiques, restituer les controverses et les luttes qui font partie de l’histoire des infrastructures, de leur développement, de leur fonctionnement, de leur entretien. C’est aussi éclairer la riche histoire des alternatives aux systèmes extractivistes et capitalistes. Certaines pratiques ne prétendent pas à des solutions universalisantes. Il devient nécessaire d’écouter les utopies sociales, les imaginaires techniques écologiques, anti-racistes, féministes et émancipateurs, des plus prosaïques aux plus science-fictionnels.

En examinant les machines qui cohabitent dans le jardin planétaire jusque dans ces confins intergalactiques, ce festival porte une double ambition : questionner les formes techniques monstrueuses du capitalisme, et surtout, éclairer ses plus heureuses alternatives pour de nouveaux lendemains techniciens.

Comme nous y invitait l’écrivaine de science-fiction Ursula K. Le Guin : « Je pense que des temps difficiles s’annoncent, où nous aurons besoin de la voix d’écrivains capables d’envisager des alternatives à notre mode de vie actuel, et de voir, à travers notre société effrayée et ses technologies obsessionnelles, d’autres façons d’être. Et même d’imaginer de véritables raisons d’espérer. Nous aurons besoin d’écrivains qui se souviennent de la liberté : des poètes, des visionnaires, des réalistes d’une réalité plus vaste. »

Le programme

Les ateliers techno-utopiques

Bienvenue à bord !
Atelier techno-utopique d’écriture et de création de costumes.
Sur inscription, places limitées
Cet atelier DIY propose la création collective de costumes qui incarneront plusieurs figures utopiques par leur forme incorporée, portative, actionnable. En contexte d’urgence environnementale, l’utopie permet de renouveler les imaginaires sociotechniques. Entre détournement high-tech et réflexivité low-tech, ces costumes seront autant d’objets-récits, pivots d’une réflexion sur les façons d’habiter le monde.
Vendredi 18 août 14h-17h
Samedi 19 août 9h-12h
Dimanche 20 août 9h-12h

Mini-stage (6-10ans)
Sur inscription, places limitées.
Lieu : Auberge À la belle étoile
Deux jours pour explorer, dessiner, raconter les
imaginaires techniques. On dessinera des schémas d’objets techniques imaginaires, on inventera
des mécanismes avec de la ficelle et du carton, on racontera notre histoire avec une presse
typographique. Viens avec ton crayon à papier !
Samedi 19 août 10h-12h puis 14h-17h
Dimanche 20 août 10h-12h puis 14h-17h

Tables-rondes et projections

Vendredi 18 août

18h : Ouverture du festival et buvette

18h30 : No Gravity Projection du film documentaire réalisé par Silvia Casalino, Allemagne, France, 2011, 61 min, en présence de la réalisatrice
Prix libre
Lieu : Auberge À la belle étoile
La jeune ingénieure Silvia Casalino rêve d’explorer l’espace, mais se heurte bien vite au plafond de verre du bastion masculin de l’astronautique. No Gravity est une histoire personnelle, enrichie de témoignages uniques de pionnières spationautes et d’archives rares.
Un film distribué par le Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir.

Samedi 19 août

15h : Présentation du festival
Lieu : Salle des fêtes de Mellionnec

15h30 : « Réparation, maintenance, démantèlement des infrastructures » Table ronde 
Lieu : Salle des fêtes de Mellionnec
Avec :
Bernadette Lallouet, présidente de l’association Vivre dans les monts d’Arrée, militante antinucléaire, habitante de Brennilis
Paul Landauer architecte, professeur à l’Ecole d’architecture Paris-Est
Alexandre Monnin, philosophe, professeur à l’ESC Clermont Business School, Directeur scientifique d’Origens Media Lab.
Fanny Lopez, professeure d’histoire de l’urbanisme et des techniques, Ensa Malaquais.
Animation par Frédérique Mocquet, docteure, maitresse de conférence, Ensa Paris-Est

Bien qu’en faillite, la civilisation capitalo-industrielle continue de se donner des airs d’évidence.
On peut même dire qu’une partie de sa fortune vient de son habileté à se faire passer comme allant de soi. Pourtant, des fondations aussi discutables que le productivisme, l’extractivisme ou le consumérisme ont toujours été ébranlées par d’autres façons d’être au monde. En guettant ce qui, dans l’histoire des techniques et des comportements qui vont avec, permet d’imaginer des mondes habitables, on aperçoit notamment des pratiques liées à la réparation, à la transformation des objets du monde et à la redirection écologique des infrastructures existantes. Ce sont des gestes, des postures de projets et des qualités de l’attention qui questionnent à la fois le culte de la nouveauté et la linéarité du temps.

18h : Info-luttes et buvette
Lieu : Salle des fêtes de Mellionnec

20h30 : Projection surprise pour les adhérent•e•s de l’association
Adhésion : 5€
Lieu : Auberge À la belle étoile

Dimanche 20 août

14h-15h : Masculinités renouvelables, conférence de Cara New Daggett, maîtresse de conférence, Département de science politique à Virginia Tech.
Lieu : Salle des fêtes de Mellionnec

15h30-17h30 : « Une culture féministe de la technique » Table ronde
Lieu : Salle des fêtes de Mellionnec
Avec :
Isabelle Cambourakis, éditrice et chercheuse indépendante.
Jeanne Guien, docteure en philosophie et agrégée.
Cara New Daggett, politologue, maîtresse de conférence à Virginia Tech.
Animation par Frédérique Mocquet, docteure, maitresse de conférence Ensa Paris-Est

La transition énergétique, au sens de transformation structurelle de nos systèmes productifs, nécessite une double déconstruction. La première est technique : transformer, changer, démanteler ou fermer parfois certains systèmes. Cette approche, qui semble la plus évidente, est aussi redoutablement difficile tant les matérialités et les rouages sont complexes. La seconde est culturelle, plus insidieuse. Nos systèmes énergétiques fossiles reposent sur une culture genrée de la technique : une « pétro-culture », une culture viriliste du nucléaire ; ce sont des modes de vie bien sûr, mais aussi des récits, des mythes, des histoires. Il s’agira de placer les conflits de narration au cœur de l’enjeu du siècle en mettant au centre la question de l’identité masculine moderne et de ses imaginaires.



18h30-20h Cyborgia, le défilé des alternatrices et Buvette
Lieu : Salle des fêtes de Mellionnec
Restitution de l’atelier Bienvenue à bord ! et de l’atelier enfant.
Parce que la fête peut être un lieu politique, de réappropriation, de lutte contre les ordres établis, parce qu’une révolution techno-utopique sans visibilité n’aurait pas de sens, parce qu’il faut donner corps aux théories et aux pratiques discutées… Cyborgia sera un défilé pour célébrer d’autres visions ambitieuses et joyeuses de la technique.

Infos pratiques

Informations pratiques

Buvette et repas

Une buvette sera installée sur les lieux du festival.

Un service de petite restauration sera disponible le samedi soir uniquement, à la salle polyvalente de Mellionnec. Pour les autres moments vous pouvez vous adresser au bar-resto du bourg : l’Unic’ Kfé ou prendre de quoi vous préparer un pique-nique à l’épicerie Folavoine (bio et bien achalandée) située au cœur du village. Attention, l’épicerie étant fermée le dimanche, pensez à faire vos courses le vendredi et le samedi.

Accessibilité

La salle polyvalente et l’auberge sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Toutefois, si le temps le permet, les tables rondes auront lieu à l’extérieur (au verger derrière la salle polyvalente). Dans ce cas, veuillez s’il vous plait nous contacter lors de votre réservation pour que nous trouvions une solution pour vous accueillir.

Auberge À la belle étoile – 5 route des écoles, 22110 Mellionnec

Salle polyvalente de Mellionnec – 24 Route des Écoles, 22110 Mellionnec

Billeterie

Inscriptions aux projections, tables rondes et ateliers obligatoires à l’adresse suivante :

prospectstation@protonmail.com
Merci de communiquer vos Noms, Prénoms, Mails ainsi que les sessions où vous souhaitez vous inscrire.
Pour toutes demandes supplémentaires n’hésitez pas !

Lieux

Le festival a lieu entièrement sur la commune de Mellionnec. Toutes les projections se dérouleront dans la salle de l’auberge À la belle étoile qui se situe au centre du bourg. Le reste de la programmation se déroule à la salle polyvalente de Mellionnec, à l’extérieur dans le joli verger si le temps le permet.
En cas d’intempéries nous nous rendrons à l’intérieur de la salle.

L’atelier pour les enfants (de 6 à 10 ans) a lieu dans la salle d’activité de l’auberge À la belle étoile.

L’atelier pour les adultes se tiendra dans un hameau de Mellionnec, le lieu sera communiqué aux participant·es.

venir à mellionnec

En transports en commun

En train : jusqu’à Saint Brieuc ou Guingamp, puis en bus jusqu’à Rostrenen :
Le site BreizhGo

Rostrenen est la ville la plus proche de Mellionnec, à 10 minutes en voiture.

En autostop

Le stop fonctionne très bien en Centre-Bretagne. N’hésitez pas à tendre le pouce !

En covoiturage

Blablacar
La Roue Verte
Mobicoop

se loger

L’Auberge À la belle étoile

Nouvelle auberge au cœur du bourg de Mellionnec, l’auberge À la belle étoile est partenaire du festival La machine dans le jardin.
Elle propose des chambres et des dortoirs avec l’accès à une cuisine. C’est dans la salle d’activité de l’auberge qu’auront lieu les projections du festival !

Chambres d’hôtes 

– Chambres d’hôtes à Mellionnec(Les étangs de la Pitié)
– Chambres d’hôtes à Plelauff
– Chambres d’hôtes à Lescouët-Gouarec
 Le Vert Nomade, à Glomel

Gîtes

 Manoir de Kergoran, à Mellionnec
– Sensmanufacture à Mellionnec
– Manoir du Poul à Mellionnec
 Chambres d’hôtes An daou tok, à Cornec à Mellionnec. Contact Caroline et Jean-Noël Potin au 02 96 29 60 57 (70€/nuit)

Campings

– Le Bois du Barde à Mellionnec (dont Yourte, roulotte et caravane)
– EcoCamping Hacadour à Mellionnec
– Camping de Gouarec avec notamment des caravanes et cabanes

Hôtels

– Henri IV à Rostrenen

Autres informations pratiques

Seuls les chèques et espèces sont accepté·es.

⚠️ Il n’y a pas de distributeurs de billets à Mellionnec, les plus proches sont à Rostrenen, Gouarec, Guémené-sur-Scorff.
Pensez à prendre votre monnaie !